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34 ans sans toi...

  • Photo du rédacteur: Valouchkaya
    Valouchkaya
  • 28 déc. 2022
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 1 janv. 2023

34 ans déjà que tu nous as quitté. J'avais à peine 7 ans et demi. Je me souviendrais toujours de ce matin du 28 décembre 1988 où tu as décidé de devenir mon papa étoile. Ce matin-là, je te cherchais, tu m'avais habitué à ce réveil matinal en tendresse avec une jolie chanson et un petit câlin, puis tu descendais me préparer mon petit déjeuner.

Mais, ce matin-là, pas de chansons, ni de câlins...


Je t'ai cherché, ne comprenant pas trop le pourquoi de cet oubli. J'avais été pourtant sage, je n'avais pas fait de bêtises qui méritaient cela...

Arrivée en bas, quelle joie ! Tatie Mireille et Papy de Bordeaux (mon papillon) étaient présents ! Ce fut un moment magique ! Mais, je te voulais toi, mon papounet, je te cherchais, dans la cuisine, la salle de bain...

Puis je me dirigeais vers la poste, pensant bêtement que tu travaillais...

Mais, Tatie m'a rattrapé et elle a dit à maman qu'il fallait qu'elle me le dise..

Me dire quoi ? Je ne comprenais pas, tout le monde était là mais pas toi ! Où étais-tu mon papounet ? Étais-tu allé faire des courses de dernières minutes ?

Hélas, non, maman m'a simplement dit que tu étais au ciel...

Non ! Je ne pouvais pas le croire ! Le bon Dieu ne pouvait pas me priver de toi ! J'avais bien vu que tu n'étais pas bien dans la nuit, j'étais même venue te voir, mais tu m'avais dit que tu irais mieux, la preuve, des messieurs étaient venus, tu étais entré dans cette ambulance, puis elle était vite revenue, tu étais donc guéri ! Non ! C'est pas vrai ! Tu t'es fâché avec maman et tu es parti te cacher !

Oui ! C'est ça ! Tu vas revenir !


34 ans ont passé, non, tu n'es jamais revenu...

Je me souviens de ce jour-là, tout se bouscule dans ma tête, je me suis réfugiée dans la grange de Jean-Louis, le curé du village était venu me voir. Qu'il me pardonne, j'ai été odieuse avec lui ! Tu ne l'aurais jamais accepté ! J'aurais eu droit à une bonne fessée ! Il m'avait expliqué que le bon Dieu avait besoin de toi, que c'est pour cela qu'il t'avait rappelé à lui. « Et moi ? J'ai pas besoin de mon papa ? », cette phrase résonne encore en moi, il avait le visage si triste, il ne savait pas quoi dire. En effet, que dire face à une petite fille en larmes et en colère envers celui qu'elle croyait si bon ? Le seul qui a pu et su me déloger de cette grange c'était Roger, ton meilleur ami, je ne sais plus ce que l'on s'est dit. Mais, il avait réussi.

On est parti avec Papillon, mon frère, ma sœur et moi-même à Vertheuil. Je ne me rappelle pas de ce court séjour. Je devais être dans une sorte de dépression...


Les années sont passées et je te pleure encore très souvent. Quand, j'ai eu des moments de grande joie, j'ai pensé à toi me demandant ce que tu penserais, ce que tu dirais...

Aurais-tu laissé ce qu'il s'est passé entre maman, mon frère, ma sœur et moi-même ?


Qu'aurais-tu dit en me voyant fumer ? Aurais-tu été fier d'apprendre que je ne fume plus ?

A chaque naissance de mes enfants, j'ai pensé à toi. Aurais-tu pleuré ? Aurais-tu chanté MA chanson ?

J'ai pensé à toi aussi pendant la préparation de mon mariage, avec mon mari, nous avons décidé qu'on irait ensemble à l'autel car je ne pouvais pas te remplacer, par contre, j'ai mis un clin d'œil pour toi, un petit œillet rouge ornait la boutonnière des messieurs, tu étais un peu avec nous malgré tout..


D'ailleurs, on a acheté une maison, je pense que tu l'aurais aimé, elle est simple à notre image à mon mari et à moi, avec une touche de modernité par ci par là..


34 ans ont passé sans toi, papounet, je dois t'avouer que j'ai oublié ton visage, je ne le vois qu'à travers la photo, la seule que j'ai de toi, celle que ton papa m'a donné. Le son de ta voix n'est plus qu'un lointain souvenir. Mais je garde en mémoire, le peu que tu m'as appris, les moments de joie passés avec toi et les moments où je t'ai fait crier par mes facéties !

Je me souviens le jour où j'ai vraiment fait le deuil de toi, c'était à Engenville avec ton papa à mes côtés. Nous étions allés sur la tombe, celle où tu reposes avec ta mère depuis ton père vous y a rejoint. Je m'étais dit de bien me tenir et de ne pas pleurer, mais tu me connais, dès que papy a dit « regarde mamy n'a pas pu attendre dix ans de plus sans ton père », j'ai fondu en larmes.

En effet, ta mère est allée te rejoindre en 1998 soit dix ans après toi... Papy est parti deux ans plus tard..


J'ai eu mon permis en 2012, oui je sais je l'ai eu tard par rapport à toi, papy m'avait raconté que tu l'avais eu à 18-19 ans.. J'aurais tant voulu que tu me vois ! Peut-être l'as-tu vu de là-haut ? Qui sait ? Puis je te l'avoue, je suis restée longtemps sans conduire mais je me reprise en main et je reconduis. J'ai même une voiture ! Ho pas une grosse voiture, une petite FIAT 500 que j'ai appelé Sakura, oui je donne toujours des prénoms à mes affaires ! Tu te rappelles de Bibifoc, le réveil ?

J'aurais tellement voulu t'avoir à mes côtés quand j'ai eu mes diplômes, j'ai eu le trac avant chaque passage aux épreuves ! A m'en rendre malade !

Je te dois aussi mon pseudo et oui ! Valouchkaya c'est grâce à toi ! Je me rappelle très bien ! Tu m'appelais comme cela, mais quand j'avais fait une bêtise, tu hurlais mon vrai prénom avec une voix qui se voulait monstrueuse ! Je me réfugiais dans la niche de ce pauvre Barry qui n'en demandait pas tant ! Ce chien, ton chien, mon chien, maman s'en était séparée de suite après ton départ. Heureusement, il a eu une belle vie avec Roger, qui a su rester tout près de moi, je pouvais parler de toi avec lui sans avoir à craindre de quelconques critiques négatives.

En fait, j'ai eu du mal à accepter que tu avais des défauts, je m'y refuse encore de temps en temps..

Mais grâce à Oncle Georges, j'ai su et appris à pardonner tes défauts. Selon lui et tes parents, je te ressemble beaucoup aussi sensible et nerveuse que toi ! J'ai du mal à t'imaginer larmoyant devant un film !


La petite fille que j'étais a bien grandit tant bien que mal sans toi. Je m'estime heureuse d'avoir eu comme pilier tes parents, qui ont su, me rassurer quand cela n'allait pas. Qui ont pris ma crise d'adolescence à ta place !

Comme tu vois, je ne t'oublie pas, j'ai avancé doucement, je sais que de là-haut, tu veilles sur moi et ma petite famille, comme tu fais depuis 34 ans.


Merci papa de m'avoir fait telle que je suis..


Valouchkaya




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